Désolé mais non, la réalité ne suivra pas le plan…
Le plan est inutile, c’est le planning qui compte
Dwight Eisenhower, Chef du projet Overlord
6 Juin 44. D-Day. 6:30 a.m. Omaha Beach (qui ne s’appelle pas encore Omaha Beach).
Le débarquement commence… Sur la base du plus grand plan jamais produit dans l’histoire. 2 ans de travail, des milliers de personnes impliquées, un niveau de détail qui soulève l’admiration …
Excepté que rien ne se passe selon le plan.
Tout ce qui pouvait merder a merdé – Dwight Einsehower, dans ses mémoires…
Des vents forts dévient les bateaux vers l’est (Très peu atterriront à l’endroit prévu par le plan. Ils ne pourront donc se regrouper comme prévu). Certains coulent dans la mer démontée. Les communications sont aléatoires et le plus souvent hors service. Les troupes ont un mal de mer indescriptible qui les empêche d’agir. La fumée et le brouillard empêchent d’identifier les points de repère. Les bombardements de préparation ont loupé leur but, ils ont bombardé l’intérieur des terres… Je continue? Allons y: les canons ennemis ne peuvent être détruits car tirant de biais et protégés de face. 27 des premiers 29 tanks coulent et ne rejoindront donc jamais la première vague. Toujours pour la première vague : sur 9 compagnies d’infanterie une seule arrivera à l’endroit prévu, dans un désordre indescriptible…
En clair : le plan est mort dès que l’execution commence. Un carnage. Ce qui fera dire au colonel George A Taylor, plagiant Aristote : « Il n’y a plus sur cette plage que deux types d’hommes : les morts et ceux qui vont mourir …. alors foncons et sortons de là! »
Et vous, vous croyez vos plans? Naïveté ou incompétence ? Choisissez!
La réalité ne suit jamais le plan. C’est tout. Tout particulièrement dans un monde de plus en plus volatile, uncertain, complexe… Comme le dira Eisenhower plus tard, le plan n’a aucune importance. C’est le planning qui compte: c’est à dire le process d’échange d’idées, de confrontation, qui mène à l’agilité. Quand au livrable: le plan lui même, vous pouvez le mettre à la poubelle… juste de la théorie…
Retour au monde de l’entreprise: Vos plans (vos cahiers des charges, vos budgets, vos PMT…) sont déjà obsolètes au moment où vous les signez? Et alors? Rien que de très normal. Vos clients changent d’avis chaque semaine? Normal! De nouveaux paramètres et de nouveaux acteurs apparaissent sur le radar? Et alors? L’erreur serait de penser que cette situation est anormale. En fait cette situation EST la norme. C’est la stabilité qui EST l’exception…
Chers chefs de projet, votre job n’est peut ȇtre pas celui que vous croyez 😉
Alors, que faire? Dans ce genre de situation, seule l’initiative compte. Ce que les militaires appellent « l’obéissance active« . On n’obéit pas au plan par principe. On a une mission. La meilleure forme d’obéissance est très souvent de ‘désobéir » (ie: ne pas suivre un plan obsolète, savoir quand désobéir)…
Qui de mieux placé que le Général Desportes pour nous en dire quelques mots?
Vous ne survivrez qu’en faisant place à l’initiative, en ‘lachant prise’ et en oubliant votre tendance obsessive au contrôle… En serez vous capable?
On a tous un plan, jusqu’au premier coup dans la tronche – Mike Tyson
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