Exec-Ed / Moi, tu sais, la musique …

Mon programme Exec-Ed (‘Formation continue des cadres sup’ pour les intimes) se termine.  Trois jours au chaud dans un petit manoir de la région parisienne, comme il y en a tant, transformés en lieu de Vidange/Graissage/Révision pour cadres vieillissants.  On vieillit vite dans ce métier…

Trois jours d’euphorie : des intervenants triYves-Henry-&-Christophe-Gil.jpgés sur le volet (aucun consultant), des discussions sans tabou (aucun inquisiteur ‘interne’ au fond de la salle), des expériences originales mitonnées aux petits oignons, et surtout, un final avec un pianiste de renommée mondiale, 1er grand prix du concours Schumann, et immense spécialiste de Chopin devant l’éternel, qui vient non seulement jouer (ben oui, du piano!) mais aussi partager son expérience décalée du leadership.  (voir Leading Fortissimo)

La séance de clôture vient de se terminer par le rituel du fidebakachau, avec distribution de la fameuse « Feedback sheet » – le Graal des technocrates de la formation – au moment même où les participants se ruent vers la sortie comme des collégiens à l’heure du goûter.

C’est sans compter sur le Directeur de Programme à qui on ne la fait pas.  Avec juste quelques secondes d’avance sur la foule délivrée, il se précipite vers la sortie en travers de laquelle il a installé une petite table, créant ainsi une sorte de Check-Point-Charlie du pauvre, pour s’assurer que personne ne puisse sortir avant d’avoir rendu son questionnaire libératoire (Il a sans doute un KPI sur le pourcentage de documents récupérés).   Il se jette avidement sur chaque document et, compulsivement, en temps réel, calcule la moyenne générale, plutôt que de saluer dignement ses congénères sur le départ.

C’est alors que je vois ses traits se tirer.  L’angoisse se lire sur son visage.  La peur l’envahir.   Sa foi en l’homme l’abandonner.  Sa pauvre réputation se ternir. Sa prime disparaitre…

C’est plus tard, dans la cour d’accueil du manoir, où la noria des taxis embarque les rescapés que je comprends tout.  Quand l’un d’entre eux me dit: “Tu sais, je t’ai mis zéro (sic!).  Le programme était super mais il faut que je te dise : je hais la musique.  Toute forme de musique.  Je n’y comprends rien.  Elle m’emmerde prodigieusement”…

Y’en a qu’un.  Je suis tombé dessus ce jour-là.  

Et donc vont s’additionner les ennuis : la moyenne baisse (alors que l’objectif était à la hausse).  Le paranoïaque va considérer cela comme “un accident industriel (re-sic)” et mettre la musique en cause (au lieu de considérer l’autisme comme une réalité managériale) et il va me falloir re-désigner le programme intégralement… tout en faisant semblant de prendre ses délires au sérieux…

Quelle vie !

Bon, il a été viré, et j’ai gardé la musique 😉

Comme quoi : Faut jamais désespérer !

#CEDEP, The best kept secret in Exec Ed, #boredomkills, #CEDEProcks

Le BOOC | Executive Education for Tough Times
The Simplicity of a Booc, The connectivity of a MOOC | www.booc.online

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