Pivotons mes amis. Pivotons gaiement. Comme la girouette, la crapaudine, le politicien et la toupie, pivotons tous en cœur. Mais pas trop quand même, car on pourrait bien faire un tour complet …
Il y a 20 ans, vous étiez sans doute encore en pleine possession de vos moyens, naïf et plein d’énergie, entrepreneur et tourné vers l’initiative. Mais cela, c’était avant. Avant de devenir le magnifique cadre d’entreprise que vous êtes devenu. A cette époque révolue, vous aviez sans doute fait des prévisions sur votre future carrière (et si vous ne les avez pas faites, on les a sans doute faites pour vous, à travers les classement Hi-Po, GPEC, évaluations annuelles, plans de succession et autres plans de gestion des carrières après ‘calibration’(sic !) de l’objet. C’est à dire vous).
Combien de ces prévisions se sont elles finalement réalisées?
Et combien de choses se sont finalement réalisées que vous n’aviez pas prévues ?
Les plans sont inutiles. Le planning est crucial – Dwight Einsenhower
Au cas où vous me l’auriez pas déjà noté, le monde est imprévisible. Incertain. Sérieusement! Et donc, il semble que toute tentative de prévoir l’avenir soit vouée à l’échec. Ce qui, à l’échelle d’une entreprise, pourrait se traduire par « Nos plans à moyen et long terme sont obsolètes au moment même où ils sont entérinés »…
C’est là où la mécanique corporate se met en marche, sous l’impulsion des forces conjointes du rêve et du « wishful thinking », incarnées par nos consultants bien aimés (Ceux qui après avoir anesthésié notre environnement à coup de procédures nous engagent maintenant sur la voie de la simplification (1 2 3 soleil! Vus! ))
Mais il faut bien en faire, des plans, des prévisions, des budgets et autres forecasts… ils font vivre tellement de monde… Mais voilà : ça ne sert pas à grand chose, et tout le monde le sait… Alors que faire ?
Il faut pomper pour vivre et donc vivre pour pomper – Les Shadoks
L’antidote à l’inutilité du plan doit prendre la forme d’une réaction au mouvement (imprévu) du monde extérieur visant à l’adaptation, à posteriori, de notre organisation. Puisque nous n’avons pas pu intégrer la souplesse et l’agilité organisationnelle dans notre système, nous sommes voués à nous transformer. En permanence.
C’est ce grand mouvement régulier, souvent à base de flux et reflux (ben oui, quand ça ne marche pas il faut bien revenir ‘aux basiques’ comme ils disent), qui adopte ces noms changeants pour mieux nous séduire : re-engineering, re-invention, transformation, métamorphose …
Si l’expression « tourner en rond » avait un sens, il serait giratoire – Vincent Guérin
Ouvrez donc grand les yeux : Le Pivotage arrive! De la côte ouest (non pas des Landes…. De plus loin, là où vivent les auto-proclamés Barbares). Ca doit donc être du sérieux… Et cette fois, ça va marcher n’est-ce pas?…
Pivotons mes amis. Pivotons. Comme la girouette, la crapaudine, le politicien et la toupie, pivotons tous en cœur. Mais pas trop quand même, car on pourrait bien faire un tour complet …
NB : Si vous avez des suggestions à faire pour la prochaine identité du changement, après sa réincarnation ‘pivotière’, je suis preneur. Je prévois pour ma part ‘métempsycose’. Merci. 😉
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